Avec sobriété et humanisme, Berlin, été 42 retrace le destin bouleversant d’Hilde Coppi, figure méconnue de la résistance au nazisme, et interroge la portée intime de tout acte de résistance.
Berlin, 1942. Lorsque la police débarque pour arrêter Hilde Coppi (Live Lisa Fries) dans son jardin, sa mère a raison de s’inquéter. Hilde est interrogée à propos des activités suspectes de son mari Hans (Alexander Scheer), soupçonné de participer à un réseau de résistance. L’interrogatoire s’éternise, la détention se prolonge et Hilde, enceinte, envisage d’accoucher en prison.
Le réalisateur Andreas Dresen porte à l’écran cette histoire vraie avec application, sobriété et classicisme. Cette approche très scolaire et prévisible est un peu rebutante au début, tant les ressorts dramatiques sont attendus et la structure en flashbacks alternés alourdissent le rythme. Les comédiens ont beau être investis et charismatiques, Liv Frisa Fries en tête, on s’ennuie poliment.
Pourtant, lorsqu’arrive le grand pivot dramatique du film, une vague tragique emporte les personnages et il devient difficile de ne pas s’émouvoir face au destin de cette mère résistante. Les choix du metteur en scène portent enfin leurs fruits et on se surprend à vibrer.
Malgré son contexte historique sensible, le film se focalise sur l’humain. Même les agents du régime nazi sont montrés sans caricature. La grande Histoire ne transpire qu’en filigrane, à travers le quotidien des personnages. C’est la force du film qui évite tout regard manichéen.
Mieux encore, lorsque le prologue se clôt sur la voix-off du véritable fils des protagonistes, il universalise son récit. L’audience est directement questionnée et interpelée quant à la pertinence de résister au regard des valeurs que l’on défend. Impossible de ne pas quitter la séance sans emporter une part des Coppi dans nos cœurs.