Intelligent, cynique, et souvent très drôle. Mon seul reproche serait quelques répétitions et longueurs par ci par là.
Le livre est dédié à Timothy Leary (le pape du LSD) et à Gene Roddenberry (créateur de Star Trek), et le fait est qu'il donne envie de ressortir les champignons hallucinogènes, et de prendre une machine à remonter le temps pour retourner au Summer of Love.
Il y est justement question de voyage dans le temps, "Il" étant Ralf, qui se présente lui-même comme un comique venu d'un futur peu engageant, pour prévenir l'humanité du sort qui l'attend si elle ne change pas de comportement. Personnage central, Ralf demeure cependant un mystère jusqu'à la fin : dit-il vrai? est-il cinglé? est-il un comédien qui ne sort jamais de son rôle? On suit trois personnages qui vont être déterminants dans l'évolution de sa carrière, et dans l'élaboration d'un talk-show dont il est la star : Texas Jimmy Balaban, agent d'artiste roublard mais réglo, Amanda, guru New Age d'Hollywood, et Dexter Lampkin, écrivain de SF avec femme et enfant. Parallèlement, un quatrième personnage, Foxy Loxy, se fraye un chemin dans l'enfer du crack et de la prostitution... et il faut ici saluer le travail des traducteurs (Sylvie Denis et Roland C. Wagner, rien que ça), car le langage employé dans les chapitres qui lui sont consacrés est plus que déroutant...
On retrouve tout un tas de thèmes chers à Spinrad, le show-bizz, la crise de conscience de l'espèce humaine, la fibre écolo-alarmiste (déjà présente dans Bleu comme une orange, qui est vachement moins bien), et de nombreuses références ou clins d'oeil à ses romans antérieurs, Bug Jack Baron, Les Miroirs de l'Esprit (avec moult références à Hubbard et la Scientologie) ou Rêve de fer. Lui-même apparaît à plusieurs reprises, cité par Dexter Lampkin, ou faisant l'objet d'anecdotes amusantes.
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