Un après Civil War; le réalisateur et scénariste Alex Garland revient pour Warfare. Inspiré de l'attaque d'un commando Navy Seal en 2006, le projet rappelle inévitablement le précédent long de Garland. Sauf que là, pas de photographes de guerre en pleine crise morale pour substituer le sujet. Et pourtant, Warfare s'attachera uniquement à traiter l'évènement en temps réel et ce sera tout.
Co-réalisé avec Ray Mendoza (survivant de l'assaut), le parti-pris du film est cristallin : réalisme. La technique et la reconstitution transpirent l'authenticité. Le design sonore est de haute tenue, les coups de feu et explosions attaquent bien les tympans. La mort est crue, les blessures évoquent la boucherie et la douleur s'entend pendant de très longues minutes. Les problèmes arrivent sitôt qu'on touche au récit. Pas de dialogues clichés, pas de fanfare pour célébrer les troupes (pas de musique tout court d'ailleurs), ouf...Mais pour ainsi dire pas grand chose pour s'attacher aux personnages. À la rigueur, on a un peu de sympathie pour Ray (incarné D'Pharaoh Woon-A-Tai) mais ça ne va pas chercher très loin. Certains procédés comme les effets de surdité deviennent redondants et l'absence de point de vue empêche l'identification.
Quel est le sujet, qu'est-ce que veut dire Garland ? C'est autrement plus problématique qu'un Civil War puisque là, il n'y a juste rien. L'immersion, l'attente, la surprise et l'attente. Sans manquer de respect aux soldats impliqués dans cette page du 2nd conflit Irakien,Warfare souffre d'un choix narratif aussi radical que fatiguant.