Alex Garland persévère dans le film de guérilla urbaine après Civil War, mais opère un virage à 180° dans son approche. Nulle contextualisation géopolitique ici : le cinéaste décide d'immédiatement prendre en otage son spectateur comme son escouade de soldats américains en Irak (ça aurait pu être n'importe où ailleurs...), pour un tour de force éreintant qui tend vers le survival movie.
Avec son synopsis qui tient sur un post-it et son respect martial de la règle des trois unités, le film n'a d'autre ambition que d'offrir un florilège exhaustif de toutes les soufs psychologiques comme physiques en situation de siège en huit-clos. L'équilibre entre frontalité graphique et hors-champ suggestif est démoniaque, pour une expérience sensorielle certes brute de décoffrage mais qui ne laissera personne indifférent.
A une dénonciation plan-plan et consensuelle des dérives absurdes du conflit en question - angle d'attaque de moult films américains contemporains -, Garland laisse parler la poudre, la sueur et le sang au sein d'une pure démonstration de mise en scène, qui ne souffre pas le compromis et va droit à l'essentiel avec une redoutable efficacité.