Ne vous laissez pas rebuter par une première partie bavarde et sans trop d'intérêt, à part le jeu étonnamment fin, énergique et moderne de James Cagney, véritable pile électrique sous ecstasy. Footlight parade prend toute sa dimension à partir du premier numéro musical, petits zakouski mettant des chats limites travestis en scène... Vient ensuite Honeymoon hotel, qui s'amuse à dynamiter le code Hayes, déjà voté mais pas encore en vigueur : à se demander justement si Prologues n'est pas la dernière beuverie avant la prohibition !
D'ailleurs ce film, c'est James Cagney, alias Busby Berkeley submergé par les femmes; il y en a partout dans Prologues : des sangsues, des cougars, des gentilles, des sportives, des à lunettes, des en maillot de bain... Le film se termine en apothéose avec deux numéros restés fameux pour leur jeu de caméra, la chorégraphie à faire pâlir d'envie une revue de l'armée rouge et les fantasmagories visuelles d'un artiste génialement allumé (le premier qui a eu l'idée de filmer en plongée verticale non ?). Dans By a Waterfall Berkeley noie le spectateur dans une mer kaléidoscopique de femmes, c'est prodigieux... et totalement impensable à tourner maintenant, mais ne polémiquons pas sur notre époque formidable, ce n'est pas le sujet ici. Et enfin pour terminer, on remarquera le pantalon à patte d'eph' de James Cagney dans Shanghai Lil...en 1933 ! Fa-bu-leux.
le petit point cancel culture
Y a un moment, le héros, naturellement mâle blanc hétéro cis, se retrouve noyé dans un océan de corps féminins. Oklm. Sur la liste noi… euh, enfin sur la liste des trucs pas autorisés quoi.