Le décor est une datcha. Anna y reçoit joyeusement sa famille et ses amis, figures aristocratiques ou bourgeoises de la Russie d'avant la Révolution.
Les retrouvailles sont chaleureuses, rieuses, voire frivoles. Mais, phénomène classique, cette bonne humeur initiale et l'apparente insouciance des uns et des autres vont laisser la place à d'autres sentiments.
Relayant Tchekhov, Nikita Mikhalkov montre un groupe social décadent et, d'une certaine façon, inutile, parasite, qui refuse de voir la vacuité de son existence, l'obsolescence de ses principes et, surtout, qui n'entrevoit pas la révolution prolétarienne qui se profile.
Toujours alimentée par des symboles annonçant les évènements d'Octobre, la mise en scène est terne et rebutante. Je ne suis jamais entré dans le film, en dépit de l'intérêt qu'on peut porter au sujet de Tchekov, parce que les personnages sont nombreux, survolés, parfois déroutants, parce qu'ils ne m'ont ni séduit ni intéressé. La dramaturgie proposée par le cinéaste manque de relief et d'originalité.