Le royaume ruiné de Casinario compte sur l'expatrié milliardaire Banco pour se renflouer.
Toute allusion au jeu et à une principauté sise sur la Côte d'Azur n'est pas fortuite.
René Clair tourne une comédie du pouvoir, qu'il déroule entièrement dans le palais royal de Casinario. Sur un mode satirique, son scénario s'amuse des régimes politiques quels qu'ils soient. Tous les personnels politiques sont tournés en dérision ; tandis que le peuple est if et versatile. René Clair égratigne le parlementarisme façon Troisième République, ironise à propos des monarchies d'opérettes et, dans une partie inattendue, ridiculise la tyrannie. C'est d'ailleurs le seul moment où Clair donne ouvertement dans la farce (cruelle).
Car le malicieux cinéaste est constamment dans la subtilité et la modération, parfois dans l'effet comique différé, suivant la fantaisie qu'on lui connait. Cette retenue, là où on pourrait voir éventuellement un manque d'éclat et de rigolade, se retrouve dans la réalisation et le montage, qui adoptent un tempo éloigné du vaudeville ordinaire des années 30. De telle façon que Clair favorise et pose avec précision son sujet et ses personnages. Le palais en carton-pâte est déterminant, dépouillé plutôt que baroque ; ce sont les personnages qui sont mis en relief et les accessoires décoratifs y sont rares.