Le film de Blier résonne comme une réaction au féminisme des années 70. Excessif et provocant, Blier renverse les rôles et ce sont les hommes qui réclament leurs droits, qui se refusent d'être la proie des femmes, tentatrices et corruptrices au sens biblique du terme. Une solution: prendre le maquis.
Jean-Pierre Marielle et Jean Rochefort incarnent des victimes du devoir conjugal et, surtout, de l'appétit sexuel des femmes, alors qu'ils n'aspirent plus qu'à des valeurs de tranquillité, de rusticité et de bonne chair. Même si le ton est à la farce, la démarche du film semble porté par la misogynie. Progressivement, le propos de Blier s'exerce à travers un surréalisme où la caricature et le mauvais goût installent le malaise. Certains ages, proches de la pornographie, perdent de leur caractère facétieux ou de leur portée satirique d'autant plus que ces scènes sont inutilement étirées et gratuitement grossières. Dans sa démesure verbale, à travers laquelle ce sont les femmes qui usent de plaisanteries de corps de garde (façon de stigmatiser la trivialité des hommes sans doute), Blier n'apparait guère autrement que complaisant avec son sujet. Même en la prenant au second degré comme il se doit, la farce sombre toujours plus profond dans la gaudriole indigeste.