Pauvre Mickey
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Bong Joon-Ho propose une œuvre soulignant les fractures sociales, de Snowpiercer, Okja, à Parasite, pour arriver à Mickey 17. Mais dévoré par l’ambition de tout dire, il en oublie la capacité à faire ressentir.
Le réalisateur est fidèle à lui-même. En ant par la lutte des classes, l’exploitation animale, le confinement des individus, les femmes réduites à des utérus et j’en e, toutes les cases sont cochées. Mais cette recette répétée a tendance à se figer en formulaire, alignant les cases d’un cahier des charges.
La présence de la voix-off de Pattinson déversant son lot d’explications durant la première heure devient à la longue plutôt gênant. Le film ne croit-il pas à notre intelligence ? Pattinson, pourtant convaincant dans ce double rôle, se heurte à des personnages réduits à des archétypes. De plus, ce double rôle est quelque peu problématique. Pourquoi créer deux protagonistes au caractère opposé à la place d’une confrontation entre deux personnages identiques ? Ce choix enlève toute nuance à un film déjà très convenu. Quoi qu’on en dise, tous les êtres en bas ne sont que des numéros, en témoigne la scène lors de la sortie des Pattinson vers les bestioles, lorsque la porte s’arrête sur leur numéro.
La satire vire entre le grotesque et le tragique. Mais dans une époque où la réalité rattrape le grotesque, on peut se demander s’il est encore judicieux de proposer des personnages aussi caricaturaux pour représenter des figures politiques. Le film développe des personnages simplement fonctionnels envers lesquels les relations et interactions semblent fausses. C'est dénué d’émotion voire même presque désincarné. Avant cette fin dans laquelle Bong a tenté de prédire la victoire de Harris face à Trump, nous avons droit à une scène de rêve qui met en évidence les faiblesses scénaristiques du film. En 2025, les scènes de rêve, ce n’est plus possible. Cette séquence nous offrait pourtant des opportunités intéressantes quant à la résurrection des antagonistes, et pouvait poser de nombreuses questions.
Mickey 17 est un film actuel : il parle de notre obsession à coloniser, à consommer, à reproduire. Mais en voulant incarner toutes les aliénations, il finit par leur ressembler. Bong est meilleur dans les productions coréennes.
Créée
le 11 mars 2025
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