Pauvre Mickey
Loin des sous-sols étouffants de Parasite et de sa soif de dignité, Mickey 17 nous plonge dans l'immensité glaciale de la science-fiction. Avec, pour interprète, Robert Pattinson dans le rôle de...
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le 13 mars 2025
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Loin des sous-sols étouffants de Parasite et de sa soif de dignité, Mickey 17 nous plonge dans l'immensité glaciale de la science-fiction. Avec, pour interprète, Robert Pattinson dans le rôle de Mickey Barnes, un acteur qui ne m'a jamais convaincu et qui n'incarne pas vraiment la dualité du héros cloné, perdu entre humanité et répétition mécanique de son existence.
Pauvre Mickey, qu'on réimprime sans cesse, face à l'absurdité d'une vie. Lui qui croyait pouvoir fuir une mort horrible en en découvrant une autre, bien plus longue, bien plus froide, avec ce sentiment de peur qui ne le quittera jamais.
Mickey 17 de Bong Joon-ho est un blockbuster où la rage sociale se dissout dans le grand spectacle, avec, bien sûr, un visuel éblouissant et des interprètes de premier plan tels que Toni Collette, Mark Ruffalo, Naomi Ackie et Steven Yeun, qui déborde d'énergie. Le film aborde des thèmes sociopolitiques plutôt profonds, malheureusement alourdis par un humour burlesque trop forcé. Les dialogues se perdent dans des caricatures exagérées et des intrigues secondaires superflues.
Bien que Mickey 17, alias Mickey Barnes, devenu fugitif condamné à l'errance, choisisse de s'engager comme sacrifiable, semblable à un rat de laboratoire, pour servir une mission coloniale périlleuse vers la lointaine planète Niflheim, on y découvre un potentiel émotionnel indéniable. Cependant, ce potentiel se dissipe rapidement dans une mise en scène où les antagonistes deviennent des pantins d'un théâtre, à l'image de Marshall (Mark Ruffalo), un politicien raté avec un complexe de messie fasciste, et de sa femme Ylfa (Toni Collette), une dérangée obsédée par les ingrédients des sauces culinaires. Deux clowns ignobles et méchants, clairement calqués sur le couple Donald et Melania Trump, figures dérisoires d'un monde qui tourne en farce.
Malgré ces soufs extrêmes, Mickey 17 découvre l'amour sous les traits de Nasha (Naomi Ackie), une femme à la fois douce et forte. Mais aussi ces drôles de gastéropodes rampants, qu'on croyait féroces, s'avèrent curieusement inoffensifs lorsqu'ils préfèrent laisser Mickey 17 sous la même enveloppe et voir apparaître Mickey 18, déjà prêt à tout recommencer. Une rencontre explosive entre Mickey 18 et ce pauvre type de Mickey 17, un sosie impitoyable qui forme des multiples strictement illégaux. Ce qui, à la surprise générale, n'est pas pour déplaire à Nasha, qui propose un plan à trois pervers avec les deux Mickey.
Au final, ça reste une déception dans son ensemble, notamment quand l'horreur politique se mue en satire criarde, privant l'intrigue de sa gravité. Ce film offre quelques qualités malgré tout, oscillant entre vertige métaphysique et comédie grinçante, entre sidération et dérision profonde. Une fable futuriste où l'humain, éternel pion de ses propres ambitions, se répète encore et encore, sans jamais apprendre tout à fait, à l'image de cette fin très décevante.
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le 13 mars 2025
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