Pour la première fois dans sa carrière, Keanu Reeves n'est pas seulement devant la caméra mais également derrière la caméra. Il s'agit de son premier long-métrage en tant que réalisateur. Et ce dernier n'a pas choisi n'importe quel genre pour pratiquer le métier du metteur en scène. Il a choisi un genre auquel il maîtrise à la perfection tout en exprimant son amour à l'une des activités qu'il exerce dans certains de ses films : les arts martiaux. En s'appuyant sur son expérience acquise pendant le tournage de Matrix, Keanu Reeves prouve non seulement qu'il est capable de s'investir à fond pour atteindre une esthétique éblouissante dans la qualité d'un film mais arrive également à produire une réalisation digne des grands films d'arts martiaux. Ce n'est pas seulement un long-métrage où on enchaîne bêtement des scènes de combat pour simplement nous divertir. Dans ce film, on dévoile un scénario cachant une cruauté machiavélique de la part de l'impitoyable richissime Donaka Mark, un homme dépourvu de respect pour les combattants qu'il engage dans son service. Il se sert d'eux pour remporter un maximum d'argent tout en les mettant en danger.
Il sélectionne des adversaires de plus en plus difficile à les battre à chaque combat afin de faire déer les limites des combattants engagés par ce dernier. Or, les arts martiaux sont des pratiques où on apprend à canaliser la colère et non pas à s'en servir. Surtout quand il s'agit d'un style de combat aussi gracieux, aussi paisible et aussi apaisant que le tai-chi, un art martial considéré comme une sorte de gymnastique de santé et une maîtrise en soi spirituelle. De nos jours, il est rare de voir des pratiquants l' lors des combats mais il s'agit bien d'un art martial comme les autres. Et un art martial redoutable en plus. C'est ce qu'on peut constater en suivant l'évolution sadique du livreur de pizza et pratiquant du tai-chi Chen Lin-Hu ne se rendant pas compte de la situation à laquelle il s'est embarquée. Ayant des besoins financiers pour restaurer un vieux temple, il n'avait pas le choix d'accepter ce contrat trompeur. Il gagne tout l'argent dont il pourra s'en servir pour atteindre ses objectifs sans s'apercevoir de sa descente en enfer. Il se détruit lui-même et déshonore son art martial à chaque combat remporté et organisé par Donaka qui le transforme en un être que ce dernier n'a jamais été. C'est un scénario contenant une philosophie maléfique mais très prenante avec un sens des arts martiaux bien employé.
Surtout que Keanu Reeves a vraiment bien assuré pour une première réalisation. Le casting est dirigé avec sérieux dans l'ensemble avec un très bon Tiger Chen qui n'est pas n'importe qui pour Keanu Reeves, il s'agit de son ancien assistant chorégraphe auquel ce dernier a collaboré avec lui pendant le tournage de Matrix. Tiger Chen maîtrise les arts martiaux avec brio tout en rendant son personnage très intéressant à le suivre même si ce n'est pas un grand acteur. C'est plutôt pas mal pour une jeune chorégraphe dans un premier rôle principal. De même pour Keanu Reeves en inéluctable scélérat sans scrupules. Il affiche une gueule de méchant comme ce n'est pas permis. La mise en scène est correcte, il y a un suivi de chaque personnage dans le long-métrage bien maîtrisé, les décors sont splendide, les scènes de combat sont absolument sensationnelles et certains plans sont des pures merveilles à irer. La chorégraphie des combats est de haute qualité, on peut remarquer une certaine beauté et de fluidité incontestable dans les mouvements. Même si le film a été produit en collaborant avec certains studios américains et truffé de pas mal de ages assez assommants, le long-métrage regarde comme un éclatant film asiatique. Un film très jouissif avec un bon lot de bagarres furieuses. 7/10
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