Bien dommage. Ça aurait pu être un super film de tournoi, le Bloodsport culte de Keanu même, fourni en combats, pas trop mal filmé, judicieusement épuré de drama et de trauma à la mords-moi, une émulsion encore trop rare orient-occident que ce pari de Keanu avec Yuen Woo-Ping, mais c'est mou lorsque ça devrait être décisif, sans âme, désincarné comme un actioner HK de la période, chinois par derrière (ou grosjean comme devant).
C'est con, il y a 16 combats secs et sans chichi, le héros frêle comme une grenouille y croit dur comme fer et n'est pas bêtement sympa. En bon directeur de casting des combattants, Mike Leeder a réuni un sympathique, quoiqu'assez transparent, bestiaire disparate. Même Iko Uwais est d'accord pour se ramener. On a donc un Bloodsport* épuré et froid avec un Simon Yam et une Karen Mok inutiles en bonus, c'est pas grave, on est habitué ces temps-ci, mais c'est mou quand il faudrait que ça détruise tout.
Les chorégraphies sont presque sympas mais sans impact, les mouvements de caméra circulaires trop systématiques. Les combats n'ont pas de sens, de progression, pas de direction non plus (
Tiger Chen apprend la méditation en 3 secondes lors du combat final, top l'idée...
). Keanu et Yuen font joujou. Le premier joue le rôle du méchant qu'il a toujours voulu faire, totalement pas crédible jusque sur l'affiche, et oublie le personnage du maître de Tai Chi pourtant très bien incarné, et Yuen Woo-Ping radote avec ses câbles virtuellement gommés mais ultra visibles et mous de la pirouette et son kung-fu Néo-je tape tout droit. Et Iko Uwais fait juste coucou.
Ça e du sympathique à la défaite dommageable progressivement mais surement.
Mention pour le rire sardonique final de Keanu, bisseux à souhait.
*Croisé avec "Full " malheureusement.