Si Madre nous dépeint de prime abord une tragédie insurmontable avec une scène de détresse et une impuissance particulièrement méticuleuse, la suite nous laisse perplexe par sa lenteur et son déroulement singulier. Il ne s’agit pas d’un film à la Taken où le prélude ne peut que nous laisser attendre un film d’action bien à l’américaine, mais plutôt d’une description des sentiments d’une jeune mère qui dérive par les méandres de ce drame sans issue. Ayant appelé ma mère « Madre » toute ma vie, ce titre chargé de sens m’a amené par un chemin instable, vers un transfert qui se voulait probablement légitime mais qu’à force de perdurer devient inconfortable et agaçant. Ce parallèle entre les deux mères, cette même détresse, cette même façon de réagir devant le danger de leur petit nous fait enfin prendre conscience d’une boucle, d’une folie qui a remplacé l’instinct maternel. Et on attend, et on attend. Cette chose, ce moment qui nous fera compatir. Malheureusement on finit presque par oublier la tragédie de départ et le film devient un début de cinq minutes stressants et des deux heures d’une chronique qui se prétend descriptive jusqu’au moindre détail mais qui finit par nous submerger dans l’ennui.