Certains réalisateurs sortent des sentiers battus.
Ils décident de défricher et d'embarquer le spectateur sur leur propre chemin. Parfois le nouveau paysage est ennuyeux, parfois le guide se perd ou tourne en rond et largue les cinéphiles en route.
Pas facile d'innover dans le 7ème art, de "déformater" après plus d'un siècle d'existence. Et le cinéma d'auteur peut lui aussi tomber rapidement dans les schémas déjà-vu.
Le mérite de Serge Bozon est bien de réussir l'exercice : raconter une histoire consistante en évitant les clichés. Le montage du film est pertinent, fin et innovant, et Isabelle Huppert mérite son prix d’interprétation de Locarno.
Ni comédie, ni drame la mayonnaise concoctée par l'auteur prend forme et débouche sur un nouveau style. Le style Bozon. Un grand réalisateur est né. A vérifier si l'essai sera transformé.