Les Amours d'Astrée et de Céladon par inspecteurmorvandieu

D'après Honoré d'Urfé, auteur du 17ème siècle qui m'est inconnu, Eric Rohmer raconte une histoire de bergère et de berger gaulois amoureux, Astrée et Céladon. Sur un mode bucolique et romantique, nature champêtre et chants d'oiseaux, Rohmer célèbre la jeunesse et la beauté, la sensualité et les serments amoureux. Ainsi, Céladon, le beau berger au profil grec, est si épris de la pure Astrée qu'il est prêt à respecter jusqu'à la mort l'interdit qu'elle lui adresse dans un moment de jalousie: ne plus jamais paraitre devant elle.

Les "comédies et proverbes" et autres "contes moraux" de Rohmer avaient cette fantaisie et cette ingénuité, feinte ou non, entre autres séductions, qui nous les rendaient attachants. Ici, dans ce film hors du temps et des modes, à la mise en scène et à la réalisation plus minimalistes que jamais -encore que certains plans s'inspirent manifestement de la peinture- la rhétorique rohmérienne à propos de l'amour et de la fidélité e par des dialogues littéraires ou poétiques auxquels je ne ferai pas le reproche d'être de forme ancienne mais de n'être pas intéressants, si comés dans leur expression théorique.

"Les amours d'Astrée et Céladon" font un film (très) parlé, où ne percent ni la grâce ni l'émotion, où les personnages et le scénario, épurés à l'extrême (le cas de figure initial et l'obéissance absolue au voeu puéril d'Astrée), ne présentent aucun relief.

2

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Eric Rohmer

Créée

le 14 oct. 2024

Critique lue 24 fois

Critique lue 24 fois

D'autres avis sur Les Amours d'Astrée et de Céladon

Trente minutes de pur génie

J'étais, avouons-le, peu tenté par le kitsch du dernier Rohmer - pendant longtemps mon réalisateur préféré -, et la première partie de cette adaptation précieuse (le ton Rohmerien, à la fois charmeur...

le 29 déc. 2015

13 j'aime

1

Du Labyrinthe enseigner les détours

Les sentiments sont aiguisés, les mots-notes filent sur la partition-pellicule, tout va très vite, amour et désamour. L'argument est pourtant toujours au bord de s'effondrer. Ou de l'art de bâtir des...

Par

le 6 mars 2012

13 j'aime

1

Critique de Les Amours d'Astrée et de Céladon par Maqroll

Je suis d’accord avec ceux qui ont aimé : c’est un remarquable travail d’adaptation d’un monument de la littérature française, c’est également un travail d’une rigueur de bénédictin dans le rendu...

Par

le 29 janv. 2014

8 j'aime

Du même critique

Critique de Calmos par inspecteurmorvandieu

Le film de Blier résonne comme une réaction au féminisme des années 70. Excessif et provocant, Blier renverse les rôles et ce sont les hommes qui réclament leurs droits, qui se refusent d'être la...

le 21 oct. 2024

3 j'aime

Critique de La Scoumoune par inspecteurmorvandieu

Le film a mal vieilli. Plus que jamais, l'image que José Giovanni donne du milieu, et de la pègre marseillaise en particulier, semble à l'évidence artificielle et fausse. Ses personnages, celui de...

le 17 oct. 2024

3 j'aime

1

Critique de Roméo et Juliette par inspecteurmorvandieu

L'ancestrale querelle entre Capulet et Montaigu prend d'emblée la forme d'une bataille de rue opposant maitres et valets des deux familles. Dès lors, la rencontre amoureuse et la ion fulgurante...

le 23 mai 2025

2 j'aime