Du Labyrinthe enseigner les détours

Les sentiments sont aiguisés, les mots-notes filent sur la partition-pellicule, tout va très vite, amour et désamour. L'argument est pourtant toujours au bord de s'effondrer. Ou de l'art de bâtir des châteaux de carte. Garder son souffle, de peur de dégringoler. Chez Rohmer, on joue la comédie à soi-même, aux autres, et quand je réfléchis au mot réalisme, il perd tout son sens, épuisé, bien trop maltraité. Rohmer cinéaste baroque, oui, cinéaste classique, oui, et je sais qu'il respire le XVIIème siècle, qu'il danse le menuet entre le bout du bout de l'affilage de la parole et la conscience de la comédie humaine. La langue claire ne peut plus qu'exprimer l'incertitude personnelle. Les phrases s'engendrent les unes après les autres, voyagent de prés en vallons, les individus s'approchent de l'essence, et soudain tout ne veut plus rien dire, lui à gauche dans sa robe de berger il joue comme un pied, et merde on est encore dans un film de Rohmer.
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le 6 mars 2012

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Hélice

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