Le Grand Embouteillage par inspecteurmorvandieu

Tout un jour et toute une nuit, des automobilistes romains sont bloqués dans un monstrueux embouteillage. Et quand le cortège de véhicules impatients finit par s'arrêter complètement -aux abords d'un cimetière de voitures!- c'est la société entière qui se fige.

Dans cette image arrêtée de l'Italie contemporaine, Luigi Comencini explore les comportements de quelques uns, reflets désenchantés d'une humanité consternante. Satirique, mais sans truculence, la comédie de moeurs glisse insensiblement dans l'amertume, voire dans le sordide.


Du personnage joué par Alberto Sordi, industriel pressé et arrogant, prétendument socialiste, à celui qu'interprète Marcello Mastroianni, vieil acteur fatigué et désabusé, Comencini dévoile l'individualisme et l'opportunisme, des mesquineries et des névroses qui émanent, toutes couches sociales confondues, de la civilisation occidentale d'aujourd'hui. Et le cinéaste blâme autant l'éminent citoyen Sordi que son factotum soumis.

Moins féroce et coloré qu'un Dino Risi, Comencini n'en demeure pas moins incisif. En revanche, sa mise en scène, déterminée par une action devenue par la force des choses statique, nous plonge dans une certaine léthargie, à l'image de ces automobilistes ant la nuit dans leur voiture. Probablement parce que le film se détourne de la pure comédie sans toutefois bénéficier, a contrario, d'une véritable matière dramatique.

4

Créée

le 20 déc. 2024

Critique lue 9 fois

Critique lue 9 fois

D'autres avis sur Le Grand Embouteillage

Critique de Le Grand Embouteillage par MC™

Le Grand embouteillage est un sympathique film, j'adorais l'idée d'un huis clos dans un embouteillage, c'est vraiment une bonne idée, j'aurais cependant voulu un truc beaucoup plus comique mais bon,...

Par

le 15 juil. 2014

6 j'aime

Alberto Sordide

En 1978, Luigi Comencini signe un film choral tout ce qu'il y a de plus inutile, dont l'intérêt réside surtout en son casting prestigieux, réunissant quelques superstars italiennes et françaises...

Par

le 19 juil. 2014

3 j'aime

Comme un goût d'inachevé

Ça se regarde sans déplaisir, mais ça trimbale un goût d'inachevé qui même s'il est volontaire s'avère frustrant. On comprend l'intention, celle de nous montrer un microcosme ou l'homme cesse d'être...

Par

le 30 oct. 2019

2 j'aime

Du même critique

Critique de Calmos par inspecteurmorvandieu

Le film de Blier résonne comme une réaction au féminisme des années 70. Excessif et provocant, Blier renverse les rôles et ce sont les hommes qui réclament leurs droits, qui se refusent d'être la...

le 21 oct. 2024

3 j'aime

Critique de La Scoumoune par inspecteurmorvandieu

Le film a mal vieilli. Plus que jamais, l'image que José Giovanni donne du milieu, et de la pègre marseillaise en particulier, semble à l'évidence artificielle et fausse. Ses personnages, celui de...

le 17 oct. 2024

3 j'aime

1

Critique de Le Dernier Milliardaire par inspecteurmorvandieu

Le royaume ruiné de Casinario compte sur l'expatrié milliardaire Banco pour se renflouer. Toute allusion au jeu et à une principauté sise sur la Côte d'Azur n'est pas fortuite.René Clair tourne une...

il y a 3 jours

2 j'aime