C'est en Birmanie et au crépuscule de la Seconde Guerre mondiale que Kon Ichikawa nous emmène avec La Harpe de Birmanie, nous faisant suivre le destin d'un soldat japonnais joueur de harpe.
Kon Ichikawa s'attarde surtout sur ce personnage et met en scène son errance dans un monde en ruine après cette guerre horrible. Une odeur de mort planera tout le long de son parcours et à chaque endroit il trouvera des témoignages sanglant de cette boucherie. Et pourtant, Kon Ichikawa se montre surtout humaniste, s'attardant surtout sur les méfaits et l'horreur de la guerre, les conséquences et la souf que cela engendre plutôt qu'une attaque de l'armée et des hommes qui s'y cachent derrière.
Avec la musique, il utilise un langage universel et un moyen pour les soldats de se rapprocher et de, toute proportion gardée, mieux vivre cette guerre. En plus de la musique, la rédemption, et l'apaisement de l'âme, era aussi par la religion et la spiritualité, où notre héros trouvera la paix dans un temple bouddhiste et sa philosophie. Toutes les thématiques abordées ent par une justesse et intelligence d'écriture, notamment pour en faire ressortir les constats et réflexions à travers des personnages et enjeux intéressants et bien traités bien que parfois, mais sans conséquence car finalement l'émotion et la richesse sont présents, légèrement trop appuyées.
Pour mettre en avant ses propos et le fond humaniste de l'oeuvre, Kon Ichikawa signe une belle mise en scène où l'on va peu à peu se sentir imprégné d'une ambiance envoûtante, voire même parfois fascinante où l'on ressent le sentiment d'horreur et de mort à chaque instant. Ce sentiment morbide avec des cadavres à chaque recoin contraste avec l'esthétisme du film, où il sublime la nature et livre de magnifiques plans en noir et blanc. Il se montre brillant dans la façon de construire son récit pour mieux mettre en valeur l'errance humaniste de cet homme tandis qu'il dirige merveilleusement bien les acteurs, où chacun se fond dans son rôle.
Esthétiquement brillant, La Harpe de Birmanie s'efforce de montrer l'horreur et les conséquences de la guerre, les cadavres qu'elle laisse à chaque coin de rue et c'est avec puissance, sensibilité et humanisme que Kon Ichikawa le fait.