Quatre ans après la réussite, tant commerciale qu'artistique de "Frankenstein", James Whale s'attaque à sa suite intitulée "La Fiancée de Frankenstein". Il reprend là où se terminait le dernier et nous fait suivre la créature de Frankenstein errant après avoir échappé à l'incendie.
Intelligemment, James Whale s'éloigne du premier film et cette fois-ci, il braque peu à peu (surtout dans la seconde partie) sa caméra sur la créature de Frankenstein qui va d'abord errer dans la nature avant de rencontrer un vieil aveugle mélomane qui va lui apprendre quelques rudiments de langage. Toujours fascinante, la créature est au centre du film et James Whale semble jeter un regard tendre et des comions sur lui et, sans tomber dans la lourdeur, il le rend émouvant, notamment lors des séquences avec le mélomane.
Brillant metteur en scène, James Whale nous emmène dans divers chemins scénaristiques différents et parfois bien surprenant. Il n'hésite pas à changer de ton, ant de moments émouvants à horrifique sans oublier un humour (noir) souvent présent. Il met en place une atmosphère sombre et poétique où règnent mort et intolérance et n'oublie pas de travailler les personnages gravitant autour du monstre qui sont toujours autant intéressants, parfois dérangés et ambigus.
La réussite de cette suite tient aussi à son esthétisme. James Whale nous emmène entre différents châteaux gigantesques, forêt brumeuse ou autre salles et repères scientifiques, qu'il sublime grâce à sa réalisation ainsi qu'aux décors inventifs et novateurs. Les interprétations sont toujours excellentes et en particulier l'imposant Boris Karloff, capable de transmettre de l'émotion à travers de simples grognements.
Charmant, ionnant et parfois même fascinant, James Whale réussit l'exploit de hisser cette suite au même niveau que le premier opus, c'est dire si c'est brillant.