L'ami dont on se erait bien

Vu après Les conséquences de l'amour, Il Divo et This Must be the place, ce film a fini de me démontrer toute la cohérence interne de la filmographie de Paolo Sorrentino.
Comme Titta di Girolamo, Giullio Andreotti et Cheyenne, Geremia Coeur-d'or est un personnage à part, de ces individus que l'on croise avec étonnement (et méfiance en ce qui le concerne) sans parvenir à se faire une idée de leur vie, et encore moins de leur âme. Un personnage quelque part fascinant donc, dont Sorrentino nous propose sa vision avec beaucoup de justesse.

En pratique, Geremia est un affreux usurier. Et affreux il l'est dans tous les sens du terme : repoussant physiquement, négligé dans sa présentation, ne connaissant pas l'amitié, pingre jusqu'à la moelle, intraitable et inhumain dans les affaires, et malgré tout envieux, envieux de ce qui lui est refusé et par dessus tout, du plaisir sexuel et de l'amour.
Caricature ? Le risque était grand, mais l'écriture du personnage et du scénario par Sorrentino en synergie avec le jeu irable de Giacomo Rizzo contournent cet écueil avec brio pour donner à ce personnage inable, qui met le spectateur franchement mal à l'aise à plusieurs reprises (la scène du "viol consenti" est pour moi un de ces grands moments de cinéma qu'on ne voudrait surtout pas revoir), toute l'épaisseur d'un individu. Un être à part, méchant par essence, mais humain.
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le 30 sept. 2011

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Samanuel

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