L'Âme des guerriers par Tricycle
En manque de film un soir d'hiver, j'ai eu la bonne idée de demander à mon colloc cinéphile de me conseiller. Aucune envie particulière si ce n'est de ne pas se coucher à 20h. Si seulement on m'avait prévenu de la claque que je m’apprêtais à recevoir ! Voilà ce que c'est de ne surtout pas vouloir savoir le sujet d'un film de peur de voir sa motivation retomber aussi sec.
Le film commence dans une joie de vivre malgré les vicissitudes que peuvent connaître les quartiers mal famé d'une grand cités. Les gens y appliquent à la lettre la fameuse doctrine de Baloo du livre de la jungle "Il en faut peu pour être heureux". Hum, on s'imagine déjà en Nouvelle-Zélande: du raggae, du soleil, des nanas, des muscles saillant, des bastons, violentes certes, mais pas dangereuses non plus... Bref un joyeux film pour ados avec un happy end garanti ! Exactement ce dont j'avais besoin pour er le temps et me coucher avec un doux sourire.
Quel ne fut pas ma surprise quand notre joyeux luron se met en tête de repeindre la maison en utilisant sa femme en guise de pinceau. Et là notre vision bascule dans le mauvais coté de l'obscurité. Aller on se refait le tableau: Alcoolisme, chômage, bagarres, précarité, violences conjugales, viol, tout y est. Nous voilà lancé dans un drame d'une rare force qui sait manier habilement les moments d'insouciances pour mieux contraster avec une dure réalité qui rattrape sans cesse les protagonistes.
Pour autant, on ne tombe pas dans le film choc dont le seul désir est de faire vomir ses spectateurs. On y retrouve plusieurs thèmes intéressant et original.Le film aborde surtout le problème lié aux racines culturelles. Il y expose le clivage existant entre ceux qui ont perdu leurs origines et les descendant directs des maoris. Enfin, on a même droit à une conclusion de bonne facture, sans tomber toutefois dans la mauvaise morale hollyhoodienne.