Ce sont des histoires d'oppositions, au sein d'une même famille, de peuples différents ainsi que de la traditions face à la modernité, c'est ce que raconte Lee Tamahori avec son premier film, L'Âme des Guerriers.
C'est une œuvre forte et authentique, permettant ainsi de ne pas faire attention à certains excès d'écriture ou de mise en scène, notamment avec des situations semblant exagérées. C'est aussi ce qui fait sa réussite, tant le cinéaste néo-zélandais parvient à créer des personnages forts, auxquels on s'intéresse et qui ne laissent indifférents. Il les place dans un contexte d'une grande violence, qu'elle soit physique, sexuelle ou sociale, montrant le monde dans lequel ils grandissent et dont il est bien difficile de s'échapper.
C'est la fusion entre une descendante Maori et un fils d'esclaves qui va faire avancer le récit, tous deux vivant dans des ghettos contemporains oubliés par la société moderne, où la violence et l'alcool rythment des quotidiens de plus en plus inables. Il met en scène, avec soin, plusieurs émancipations, que ce soit de la femme évidemment, mais aussi des enfants et de personnages face à un destin qui semblait aussi violent que tracé. Chaque péripétie tend pourtant à les éloigner l'un de l'autre, la folie et les excès sont nombreux mais difficile de détacher un homme incontrôlable et une femme amoureuse dans une société où ces dernières n'ont pas leur mot à dire.
Peu à peu, l'auteur tend à montrer que la force n'est pas celle du dominant ou du musclé, mais qu'elle se trouve dans l'esprit, dans l'écriture et dans ce qu'on fait de notre héritage. C'est là que le film prend une dimension particulière, celle où la violence n'est plus effrayante, celle où les personnages peuvent s'en extraire, qu'importe si ça doit er par des départs ou des vérités éclatant enfin au grand jour. Pour cela, Lee Tamahori s'attarde avec émotion et longtemps sur de simples scènes de vies, des excursions en banlieues pour mieux montrer ce qu'est l'héritage Maoris et certaines vies en Nouvelle-Zélande.
Œuvre coup de poing, L'Âme des guerriers revient avec intelligence et émotion sur les conditions de vies dans les ghettos d'Auckland, où le quotidien est rythmé par la violence et l'alcool, permettant à Lee Tamahori de mettre en scène plusieurs oppositions, dans une famille, dans des peuples ainsi qu'un pays.
Merci à El Grande OG !