En 2001 sortait Is This It, la supposée bombe d'un tout jeune groupe new yorkais, The Strokes. Je fais partie des personnes qui étaient ées à côté de ce premier album, de ce phénomène adulé, gonflé par l'enthousiasme de la presse rock. Pour être tout à fait honnête, ce groupe me laissait indifférent, il y a vingt ans comme jusqu'à aujourd'hui avec l'anniversaire deux fois décennal qui s'annonce.
Mitigé donc, je ressors d'une écoute à demi attentive d'une musique cool de rockers aux allures de rebelles cultivés mal habillés (pour faire genre?). Il y a de l'entrain quand même, certains titres ne sont pas à jeter. La musique rock, un peu ersatz ou inspirée de celle de Television (en pensant à l'album, Marquee Moon), sonne ici plutôt introspective, ne s'étale pas comme une série d'explosions agressives, mais témoigne d'une nervosité contenue. "Hard To Explain" est plaisant. On comprend pourquoi le tandem Barât/Doherty des Libertines était - et l'est toujours probablement - fan de ses cousins d'outre-Atlantique. On y entend des similitudes dans "New York City Cop", cette espèce de nervosité, cette hargne qu'on remarque dans l'album des Britanniques, Up The Brackets, sorti l'année suivante.
Le problème, c'est qu'à cause d'intarissables éloges de la presse spécialisée - qui s'était tellement masturbée qu'elle a fini par créer une nouvelle voie lactée dans ses propres pages - un sentiment de méfiance a fini par émerger afin de contrebalancer la dithyrambe générale des critiques de rock.
Is This it, oui c'est sympa, gentillet, mais il est parfois compréhensible de se dire par instinct que ça ne donne pas vraiment, voire souvent, envie.