Starsky et Hutch est une des rares séries qu'il est préférable de voir en VF qu'en VO. Les voix de Jacques Balutin et Francis Lax confèrent un charme certain à l'ensemble (d'autant plus qu'il semblerait que certaines répliques aient été improvisées, surtout dans les hors champ). Et puis, si vous regardez en VO, vous n'aurez pas la chanson. Et ça, c'est vraiment dommage !
Starsky et Hutch, c'est la série de mon enfance. Mon premier amour télévisuel. Et, comme vous le savez, on revient toujours à son premier amour, on ne l'oublie pas, on s'en souvient avec nostalgie et émotion. Eh ben ! c'est le cas pour moi avec ces deux mecs.Ce qui explique sûrement que je sois élogieux avec eux.
J'ai beau re-re-revoir cette série, je trouve qu'elle e toujours très bien de nos jours, ce qui est un exploit remarquable pour des épisodes filmés en 1975 (grande année s'il en fut), quand on voit que certaines séries tournées il y a 5 ans paraissent déjà antédiluviennes.
Ce qui fait l'intérêt de Starsky et Hutch ? Un mélange, un certain équilibre difficile à atteindre. Équilibre entre humour, suspense et tension dramatique. Chaque épisode propose une enquête qui tient en haleine jusqu'au bout, avec, bien souvent, un scénario bien ficelé. ici, la solution ne tombe pas du ciel ou ne provient pas d'improbables ordinateurs dont les bases de données contiendraient toutes les informations possibles et imaginables. Ici, pas de recherches ADN ni de police scientifique. Ici, on travaille à l'ancienne, Monsieur ! On va sur le terrain, on interroge les informateurs, on en e deux ou trois à tabac, on sait mouiller sa chemise ! Les enquêtes se déroulent avec une grande logique et sans véritable facilité.
L'humour, fort heureusement, vient désamorcer certaines tensions. Humour entre les deux co-équipiers, mais aussi entre eux et leur "chef bien-aimé", l'inénarrable capitaine Dobey (qui, dans l'épisode pilote, n'était pas interprété par Bernie Hamilton, mais par quelqu'un de nettement moins sympathique : ils ont bien fait de changer).
L'équilibre se fait aussi entre série d'action et un certain réalisme social, plutôt sombre d'ailleurs. Oui, c'est du polar, il y a des courses-poursuites en voitures (Ford Gran Torino, qui faisait beaucoup de bruit mais avançait peu et était très peu maniable, selon les dires de Paul Michael Glaser), d'autres courses-poursuites à pieds, des fusillades, des bourre-pifs, etc.
Mais à cela s'ajoutait une description sociale réaliste de Los Angeles, insistant sur les bas-fonds et toute une population déshéritée, voire exclue. Les appartements insalubres, les rues crades, les clochards, les poivrots, la série ne ménage pas l'image des USA.
Si la série, comme beaucoup, a un peu trainé en longueur, si les derniers épisodes étaient moins bien foutus, l'ensemble reste formidable et ionnant. Un série modèle sur de nombreux points de vue.