3615 Monique
6.7
3615 Monique

Série OCS (2020)

Voir la série

The Social Network au temps du Péril jeune

Cette série française nous replonge au début des années 80, au moment où une sorte de mini-ordinateur tout moche débarque de manière assez confidentielle dans quelques foyers français. Il faudra attendre quelques années plus tard pour qu’une bonne partie des français adopte véritablement ce mode communication d’un nouveau genre appelé Minitel et qui va en quelque sorte préfigurer l’internet des années 2000. Un objet qui va offrir tout un tas de nouveaux services dont les fameux 3615 (code qui n’en veut ?), ces services facturés à la minute qui vont remplir les caisses de l’Etat et et surtout enrichir ceux qui se sont lancés dans le business juteux du Minitel rose.


C’est à partir de cette petite page d’histoire de la télémétrique (comme on disait à l’époque), que les scénaristes Emmanuel Poulain-Arnaud et Armand Robin ont imaginé 10 épisodes de 20 minutes environ dans lesquels ils nous racontent la naissance chaotique d’une petite start-up (comme on ne disait pas à l’époque) montée par trois étudiants sans peur et sans reproche désireux de s’émanciper du joug parental pour financer leurs études, au moment où la e de Giscard à Mitterrand, annonçant un avenir plus radieux pour les jeunes et où tout semble alors possible.


La série surfe beaucoup sur cet optimisme à travers les trois personnages (un geek timide, un beau parleur et une jeune féministe) qui malgré les déboires et les coups durs tentent coute que coûte de faire prospérer leur petite entreprise.


Avec une reconstitution de l’époque plutôt soignée, où l’on roule en Solex et en GS, où l’on regarde à la télé l’émission Cartes sur table avec Elkabbach dans une encore étriquée et paternaliste, où le sexe est encore tabou, cette série, présentée dans un format 4/3 comme au temps des postes à tube cathodique, se regarde gentiment et s’appréciera avant tout pour sa générosité, son rythme et le charisme de ses acteurs et avec un trio qui fonctionne plutôt bien grâce notamment à leur complémentarité et au charme de Noémie Schmidt repérée notamment dans le film Netflix, Paris est à nous en 2019.


À l’image de la série Hard diffusée dans les années 2010 sur Canal+ qui mettait en scène une famille bourgeoise se lançant dans l’industrie du porno, 3615 Monique propose une trame scénaristique assez classique… on pense aussi à Family Business qui fonctionnait un peu sur les mêmes ressorts, dans une veine plus déjantées.


Au-delà de son côté Madeleine de Proust, et du plaisir que l’on a à se replonger au début des années 80, la série manque peut-être un peu d’originalité dans sa construction avec des situations parfois un peu convenues ou répétitives. Pas suffisant en tout cas pour se priver de cette petite série drôle et burlesque qui se regardera en une ou deux fois… en attendant une éventuelle saison deux.
https://www.benzinemag.net/2020/12/22/ocs-3615-monique-la-serie-qui-nos-replonge-dans-les-annees-minitel/

6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Séries télé 2020

Créée

le 1 janv. 2021

Critique lue 476 fois

3 j'aime

Ben Ric

Écrit par

Critique lue 476 fois

3

D'autres avis sur 3615 Monique

Une "Silicon Valley" française à la sauce 80'

Vais-je encore commencer ma critique de cette excellente série OCS par un paragraphe mêlant iration et digression un poil narcissique ? C'est fort possible. Mais sachez le, j'ai un putain de...

le 25 déc. 2020

5 j'aime

3

The Social Network au temps du Péril jeune

Cette série française nous replonge au début des années 80, au moment où une sorte de mini-ordinateur tout moche débarque de manière assez confidentielle dans quelques foyers français. Il faudra...

Par

le 1 janv. 2021

3 j'aime

Du miel pour les oreilles

Cette série mérite d'être regarder ne serait ce pour la B.O. Certes l'ambiance house/electro n'existait pas vraiment en 1981, encore moins en , mais putain quel régal. Paul Sabin nous a...

Par

le 22 déc. 2020

3 j'aime

Du même critique

décevant

Difficile pour moi de comprendre la quasi unanimité critique autour du film de la réalisatrice Carole Vignal dans lequel on suit une femme partie randonner dans les Cévennes sur les traces de son...

Par

le 20 sept. 2020

26 j'aime

2

Critique de Le Mans 66 par Ben Ric

Déçu par Le Mans 66, film dans lequel je n'ai vu qu-une banale histoire de rivalité, pleine de testostérone, de vroum vroum et de "c’est qui meilleur" ? Certes les voitures sont belles, la...

Par

le 16 nov. 2019

26 j'aime

1

Critique de Deux moi par Ben Ric

Retour à Paris pour Klapish qui propose un film (en gros) sur le thème de la solitude des grandes villes et de l’impact du numérique sur nos relations humaines. Sans doute un film intéressant pour...

Par

le 15 sept. 2019

23 j'aime