Va où la rivière te porte par TL2687

Gunnison est une rivière ainsi qu’une ville du Colorado (peu d’habitants 5 854). Montagnes et vallées du Colorado abritent une végétation luxuriante que Shelley Read décrit minutieusement et poétiquement avec un style aussi gouteux que les pêches d’Iola village englouti sous les eaux en raison de la construction d’un barrage ou réservoir d’eau que des français escrologistes assimilent à des bassines. Une ville d’Iola existe dans le Kansas (5700 habitants) ainsi qu’un village dans le Wisconsin. Wilson Moon indien originaire des « Four Corners » ou croisement de frontières de 4 états ( Arizona, Nouveau Mexique, Utah et Colorado) a le bonheur de rencontrer Victoria (17 ans). Le teint mât de Wilson Moon déplaît fortement dans ce village où une partie des habitants rejettent les étrangers y compris les indiens par suspicion et racisme. Deux dégénérés dont Seth, le frère de Victoria l’élimineront après une chasse à l’homme. Seulement, Wilson Moon scelle son funeste destin par amour pour Victoria avec qui, il entretient une liaison cachée. Ce roman de Shelley Read traduit par Cécile Arnaud s’immerge dans ce Colorado des années 48 – 70 avant la libération des mœurs « On épouse une fille mais on ne couche pas avant ». Victoria née dans une famille de producteurs de pêches se consacre aux tâches ménagères, à l’entretien du potager et même aux travaux agricoles. Malgré une relation conflictuelle avec son frère Seth ravagé par l’alcool et ses excès avec son bolide, Victoria demeure la seule femme du foyer depuis la perte accidentelle d’une tante , d’un cousin et de sa mère. Cette liaison entre Wilson Moon et Victoria ou « Torie » entraine la fuite de Victoria dans les montagnes afin de dissimuler sa grossesse et la naissance dans des conditions extrêmes de son fils « Baby Blue » On aurait tort de croire qu’il s’agit d’un ouvrage triste ou glauque. Cette constante leçon de courage pleine de sensibilité propre au personnage principal s’apparente à une espérance de vie jusqu’aux retrouvailles de la mère adoptive Inga Tate, de Victoria et de Baby Blue en forme de happy end. Shelley Read griffe avec son narratif la surface mouvementée des mœurs de l’après-guerre et des préjugés scabreux ...pour faciliter la préservation des greffons de pêchers tant choyés par Victoria qui aurait pu perdre pied par l’accumulation de ses malheurs. Coup de maître de Shelley Read pour son premier roman. 

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le 30 août 2024

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