Va où la rivière te porte ressemble à un livre de Tiffany McDaniel, tant il offre d'éléments de comparaison avec Betty, ou L'été où tout a fondu. On y retrouve le même genre de plume, attentive à la beauté des choses, quitte à prendre le risque de paraître mièvre, sans jamais réellement tomber dans le piège, notamment grâce à ses enjeux.
On suit ici Victoria, qui suite à un drame se replie sur elle-même et se réfugie dans le travail, ici l'entretien d'un verger proposant de succulentes pêches, ce qui l'empêchera de sombrer dans la folie. Mais on est loin du mélodrame dégoulinant, le roman prenant plutôt la forme d'un nature's writing lumineux.
Premier roman d'une auteure qu'on aura plaisir à suivre, si d'autres livres sont traduits, Va où la rivière te porte est déjà une belle réussite, même si pour ma part j'ai trouvé assez faible la partie d'Inga Tate (comprendront ceux qui ont lu). Pas très grave au final, cela n'occupe qu'une petite partie, et ce n'est pas non plus catastrophique. Reste à espérer que, comme les pêches au cœur du roman, Shelley Read s'achemine vers une maturité pleine de promesses.