J’aime François Bégaudeau. De roman en roman, son style, ces petites phrases, me font autant sourire qu’elles peuvent me toucher. Alors quand j’ai l’occasion de découvrir ce nouveau roman, à venir le 20 Août, je suis joie !
C’est l’été. Brune et Emmanuel Legendre sont en vacances, avec leurs enfants Justine et Louis. Justine bosse bien, elle parle même plutôt pas mal anglais malgré son jeune âge. Louis suit des cours spéciaux et ne sait pas lire. Pendant ce temps, le petit Théo a été enlevé.
Le roman parle d’un enlèvement. C’est bien. C’est le titre. Mais de quel enlèvement parle t’il vraiment ? Peut-être pas de celui de Théo finalement, toile de fond d’un roman dont chacun semble enlevé à Emmanuel. A moins que ce ne soit lui même qui se les enléve. Sans vouloir en dire trop, car c’est, comme souvent avec l’auteur, la découverte du roman qui vaudra bien plus, on a la sensation que chacun des membres de la famille d’Emmanuel est à deux doigts de lui être enlevé par nul autre que lui même. Par son attitude, par son désir de voir la perfection en chaque, et de ne pas se satisfaire de ce qui est, tout simplement. C’est peut-être même son enlèvement à sa famille le véritable.
Et comme toujours avec l’auteur, le roman regorge de petites phrases, parfois d’un humour à crever de rire, parfois qui vont doit au coeur. C’est chaque page, chaque tournure de phrase qui, tout en étant typique de Bégaudeau (notamment la fameuse envolée finale, toujours présente), parvient constamment à surprendre, à nous donner envie de finir au plus vite la lecture, tout en voulant qu’elle continue 100, 200 pages de plus. Un plaisir, qui ne dépaysera pas forcément les amateurs du bonhomme mais quel plaisir !