L'eau des collines, dyptique pour lequel il faut aussi considérer Jean de Florette, est une des belles fresques dans lesquelles Pagnol nous livre sa Provence natale. Je dis qu'il nous la livre, parce qu'il est honnête malgré un léger parti-pris pour la nature, ses plantes et ses sources d'eau. Ca ne lui fait pas peur, pour le reste, de décrire les travers des paysans d'Aubagne et ses environs !
Les rivalités terriennes, les tensions entre villages et l'hostilité envers les nouveaux arrivants (qui en plus, pire que tout, sont de la ville) nous dépeignent bien les rustres que sont le Papet et tout son village !
Néanmoins, ce que l'on cherche en lisant, c'est le plaisir intense. Ici, il tarde à pointer son nez. Malgré une nette amélioration entre les deux tomes, l'aventure est lente et pauvre. La trame principale consiste en une privation d'eau criminelle, qui donne lieu à la trop lente agonie du personnage du bossu et à la pseudo-vengeance de sa fille Manon. Il existe, certes, quelques rebondissements sur la fin mais ils ne font pas oublier les longueurs que l'on subit auparavant...
De plus, en tant que grand fan des Souvenirs d'Enfance de Pagnol, je trouve l'Eau des Collines beaucoup moins touchante. Le point de vue personnel et enfantin dans l'autre série est plus délectable. Le moindre événement y prend une autre dimension, que l'on ne retrouve pas ici et c'est bien dommage.