Si je devais faire un classement des auteurs mondialement reconnus et qui me sont le plus méconnus, Shakespeare arriverait, sans difficulté en tête. Prenant mon courage à deux mains, j'ai donc décidé de mettre fin à cette infamie et de mettre en ma possession quelques pierres de culture shakespearienne.
Le but de cette critique, et des 4 qui suivront, n'est pas de me gloser d'avoir su, dès la première lecture, maîtriser un auteur si éloigné temporellement et culturellement de moi (par exemple, je ne savais pas que MacBeth avait véritablement existé). Non, je veux, dans un acte peut être trop égoïste, montrer comment un jeune amateur découvre quelques petites perles de la littérature anglaise.
Mais je vous rassure, avant ce premier acte que constitue MacBeth, il y eu un prologue : Roméo et Juliette (lu de nombreuses fois) et Le Viol de Lucrèce. Maintenant, j'entends, avec 5 pièces, faire de Shakespeare un ami. Partons à l'aventure !
MacBeth est donc le nom du héro, un général écossais, qui en revenant d'une bataille où sa bravoure a été remarquée, rencontre, avec son ami Banquo, 3 sorcières. Celles-ci annoncent à MacBeth qu'il obtiendra le titre de thane (titre de noblesse) de Cawdor et qu'il deviendra, par la suite, roi. Quant à Banquo, sans être roi lui-même, il engendrera une royale lignée.
MacBeth, prévenant sa femme, va se laisser séduire et convaincre par celle-ci, d'étouffer ses scrupules et de réaliser les pires atrocités pour devenir roi.
Je ne pense pas résumer d'avantage, tant il me semble évident que si on lit ma critique, c'est qu'il y a de bonne chance qu'on ait lu la pièce.
Ce qui m'a marqué chez Macbeth c'est, bien évidemment, ses personnages, très bien représentés. Très nombreux et toujours travaillés. A un point qu'un lecteur contemporain pourrait s'en etonner. Fleance, par exemple, le fils de Banquo, ne meurt pas mais ne réapparaît nullement. Donalbain, également, le fils du roi Duncan, le frère de Malcolm, n'est qu'à peine mentionné et présent une fois. Ce florilège de personnages étonne tant on ne les voit plus par la suite.
La pièce se concentre sur des états d'âmes, principalement. Ils sont, bien évidemment, parfaitement retranscrits. Le désir, de pouvoir, de gagner, est mis en évidence. Mais la peine, la souf de la mort des proches, réelles ou feintes, est bien exploitée. Le sentiment de culpabilité, son combat, l'affrontement contre sa propre morale est ici centrale, ce qui semble être une constance shakespearienne.
On est galvanisé par le récit, par les affaires des personnages, leurs hésitations, leurs actions, leurs résolutions.
Cependant, je ne sais si je puis me permettre d'y voir un défaut, mais étant néophyte, c'est bien à ça que sert mes critiques ici : c'est court, c'est beaucoup trop court ! J'ai trouvé ça affreusement frustrant tant on désirerait le double de pages. Tout va vite, trop vite, ne nous laisse pas le temps de respirer. Lady Macbeth est un personnage ionnant mais son revirement est trop abrupte, on aurait aimé que le temps s'écoule plus lentement, on aurait aimé voir des changements plus lents d'états d'âmes.
C'est beau, mais Dieu, que c'est court ! C'est un réel regret que j'ai vis-à-vis de cela.
De plus, les tirades sont très belles, mais trop de personnages jouissent, à mon goût (et à celui de la traduction peut être) d'une langue trop bien fournie qui fait que plusieurs sont presque interchangeables, ce qui n'aide pas à les rendre tous, sinon intéressants, du moins justifiable. Le personnage de Macbeth, lui-même, ne m'a pas forcément toujours follement plu. Et vraiment, surtout, je trouve que tout a été trop vite.
Ce premier acte, bien que court, fut très agréable, je vais donc me plonger, pour le second, vers une pièce un petit peu plus longue de notre ami William...