En inventant une femme photographe qui est la synthèse de toutes celles ayant vraiment existé, William Boyd revisite le siècle et rend hommage aux pionnières de la photographie.
Son héroïne se nomme Amory Clay,, elle naît avec le siècle en 1908 : nous la suivrons depuis sa plus tendre enfance jusqu'à sa révérence finale. Elle sera tour à tour photographe de mode à Londres ou New York, photographe d'investigation dans le Berlin underground, photographe de guerre en et au Vietnam. Ses clichés disséminés au fil du récit nous donnent à voir ses aventures, ses amants, sa famille, ses tentatives photographiques. Ils confèrent à cette fiction un grain d'authenticité.
Elle fait ses débuts en petite ingénue rêvant au grand amour auprès de son oncle homosexuel : un début fort comique qui scelle déjà son anti-conformisme teinté de naïveté. En grandissant elle devient une femme déterminée éprise de liberté. L'Amory au seuil de sa vie reste tout aussi intrigante et nous livre une belle leçon de vie.
Retracer une existence entière avec autant d'aventures n'était pas chose aisée, même en 500 pages, c'est pourquoi on ne se soucie guère de la facilité déconcertante avec laquelle les opportunités professionnelles et les changements d'amants viennent à elle.
J'ai apprécié le fait qu'elle ne soit pas une héroïne figée en pleine gloire au temps fort de sa beauté. Les flash back avec l'Amory de 70 ans permettent des ellipses tout en accordant plus de sincérité à son personnage.
Pour conclure, ce serait dommage de se priver de ce roman dépaysant qui vous fera revivre les grands évènements du XXème siècle.