Attention : cette critique spoile la fin du livre.
Le fait est que l'histoire n'est pas inintéressante, que les personnages sont bien dépeints et que les descriptions sont très réalistes. Pourtant, je me suis fermement ennuyé dès lors que le personnage principal s'était s'embourbé pendant plusieurs centaines de pages dans des réflexions décousues et fiévreuses.
C'est dommage, tout ceci aurait pu être raccourci qu'on n'y aurait pas perdu au change. D'ailleurs la trame principale tient en réalité sur un post-it : le héros commet un crime puis ça le perturbe, il se ronge les sangs, devient paranoïaque et finalement se rend à la police. Soit, la réflexion autour des Grands Hommes et du statut réel de Raskolnikov est intéressante, mais tout de même, à défaut d'un post-it une grosse nouvelle aurait fait l'affaire.
D'autant plus que le style d'écriture de Dostoïevsky est assez spécial. Personnellement je n'a pas accroché. J'ai eu la chance d'assister à une conférence donnée par un traducteur de Crime et Chatiment vers le français (un personnage vraiment ionné), et celui-ci nous avait décrit l'ambiance comme suit :
Dans Crime et Chatiment, tout le vocabulaire fait référence à la
lourdeur. Oui, tout est lourd, tout est... [tijelo], comme on dit en
russe. тяжёлый
Eh bien il avait raison, malheureusement j'ai trouvé ça super tijelo.
J'ai depuis été étudier à Moscou quelques mois mais je dois certainement plus ma fascination pour la Russie à Tolstoï qu'à Dostoïevsky.