Les jeux de gestion ont toujours eu un effet étrange sur moi : ils m’attirent, mais finissent toujours par me repousser. Le scénario est presque toujours le même : je lance le tutoriel, je pense avoir saisi les mécaniques (alors que pas du tout), puis je me jette dans le mode bac à sable avec des ambitions de bâtisseur visionnaire… qui s’effondrent en quelques minutes. Banqueroute directe.
Frostpunk a été le dernier jeu que j’ai vraiment pratiqué pendant des dizaines d’heures avant de jeter l’éponge. Il y a aussi eu Europa Universalis IV et Crusader Kings III : deux monuments de menus et de sous-menus qui m’ont submergé dès les premières minutes. Ils sont vite allés redre la catégorie des jeux que j’ai abandonnés le plus rapidement.
J’ai cru que Dawnfolk allait être une sorte de jeu de gestion "cozy & chill" — l’occasion parfaite de me réconcilier avec le genre. C’est en partie vrai… et en partie faux. Oui, on y construit un village, on gère quatre ressources, on fait évoluer des bâtiments. Le but est de croître tout en se défendant contre les attaques de Nuit, une entité maléfique qui peut bloquer certaines zones de la carte.
Mais en réalité, Dawnfolk est moins un jeu de gestion qu’un hybride entre stratégie et puzzle-game. On e son temps à chercher le bon équilibre entre les ressources. Que ce soit dans le mode "histoire" ou dans le mode "puzzle" (mon préféré), le jeu nous propose des défis du type : explore toutes les cases en moins de XXX jours. Et là, on se transforme en petit stratège, en quête de la meilleure combinaison, du plan le plus rentable possible.
C’est là tout le paradoxe du jeu de gestion "chill" : l’ambiance est paisible, relaxante… mais nous, les gamers, on veut optimiser, on veut que tout tourne comme une horloge suisse. Comme si on était une sorte de fonctionnaire du DOGE, mais en compétent et bien formé.
À noter : le jeu est clairement pensé pour être joué à la manette, avec une interface minimaliste très agréable. Cela dit, en fin de partie, j’aurais vraiment apprécié un petit wiki intégré pour mieux comprendre les rôles, fonctions et compétences de certains bâtiments.
Au final, Dawnfolk est un jeu charmant, conçu pour des sessions courtes et des challenges bien calibrés. La toute fin est un peu plus corsée, mais jamais injuste. Seul bémol : à force, la musique "chill" et les bruitages façon ASMR ont fini par m’agacer. Ce n’est pas la faute du jeu : c’est juste que le chill, ça me tend.
Je le recommande chaudement si, comme moi, vous êtes un peu nul en jeux de gestion mais que vous aimez construire votre petit monde. Je l’ai joué sur PC, mais j’imagine que l’expérience est encore meilleure sur console portable. Et si vous n’avez pas de Steam Deck, bonne nouvelle : un portage Switch est prévu.