Willow ne faisant pas partie des films de mon enfance, c’est tardivement que je l’ai découvert. Avant de brandir ma lame pour trancher dans le vif de ce qui est quasi unanimement considéré comme un sommet du genre, je précise ne pas être un amoureux transi d’heroic fantasy, encore moins du cinéma de Ron Howard. Ses films font selon moi dans l’académisme cosy : c’est confortable et parfaitement taillé pour la sieste, comme un bon canapé. Il existe pourtant dans sa filmographie quelques exceptions (Backdraft, Anges et Démons, Rush et son récent et convaincant Treize Vies possèdent leurs lots de séquences d’action bien troussées), mais sa réalisation généralement statique produit sur moi l’effet d’un doux sédatif. C’est un peu le cas de Willow, où mêmes les moments de bravoures les plus trépidants sur le papier - la poursuite en chariot, par exemple – manquent de panache et de vélocité. Heureusement, le score composé par le maestro James Horner entretient ici l’illusion d’un divertissement qui déménage, produisant une musique emphatique et majestueuse qui a du cœur et de l’émotion à revendre. En revanche, là où Ron Howard a rarement été pris en défaut, c’est dans sa direction d’acteur. L’ensemble du casting se révèle ici irréprochable, tout particulièrement Warwick Davis qui tombe enfin le maquillage pour révéler aux spectateurs ses belles qualités d’acteur. Dernier point positif : la direction artistique et les effets visuels de toutes beautés à l’époque où le studio ILM performait à chaque projet. Demeurant malgré tout réfractaire à sa prétendue magie, j’ets que Willow présente suffisamment de qualités pour le considérer comme un agréable spectacle familial.