On s'installe pour un thriller dans les bois, sans forcément s'attendre à quelque chose de révolutionnaire, mais au moins d'un peu piquant.
Le premier quart d'heure répond parfaitement aux attentes, et parvient à surprendre de manière agréablement choquante. À partir de là, on se dit pendant quelques secondes que tout peut arriver.
Et puis les quelques secondes ent, le réalisateur semble faire marche arrière, et on se retrouve sur des rails, avec un train qui avance à 20 kilomètres heures, gardant ses agers en otages. Malgré quelques moments d'espoir, la majeure partie du film est énervante et frustrante.
Les réactions des personnages sont improbables (elles n'ont pour but que de rallonger l'histoire qui aurait pu être réglée en 20 minutes), et leurs motivations sont tantôt obscures, tantôt absurdes. Le summum survenant bien sûr dans le dernier quart du film, quand l'actrice qui surjoue la protagoniste depuis plus d'une heure part complètement en sucette.
Reste la mise en scène : chaotique (toutes les méthodes y ent - caméra à l'épaule, plans larges en drone, un ou deux travellings à la Michael Bay, go-pro, vue subjective, combat filmé hors champ). On dirait un film de fin d'étude avec un réalisateur qui a voulu faire montre de toute sa virtuosité technique, mais en faisant systématiquement le mauvais choix par rapport à la scène.
Et puis la musique, des plus subtiles : Beethoven, Beethoven et Beethoven. Magnifique, mais là aussi complètement hors de propos.
Bref, c'est lourd et le scénario est franchement idiot, bourré de trous scénaristiques et d'invraisemblances (les pires d'entre elles s'enchaînant forcément dans le final grotesque).
C'est dommage, les actrices semblaient bien choisies (à vrai dire, Hannah Emily Anderson tire son épingle du jeu) et la normalisation d'un couple LGBTQ au cœur d'un film de genre était bienvenue. Mais on ne survit pas à une histoire pourrie.