En voyant Triple 9, on pourrait aussi penser à We Own the Night, Brooklyn's Finest, The Town, etc.
Mais un film ne doit pas se résumer à ses influences, il doit les déer pour trouver son identité propre. Triple 9 y parvient presque à deux reprises. Lors d'une scène d'intervention de la police menée par un impeccable Casey Affleck, protégeant ses coéquipiers d'un bouclier anti-émeute. Le personnage s'impose dans cette scène tendue, parfaitement montée et filmée.
L'autre élément est Kate Winslet, en marraine de la mafia russe. Presque méconnaissable, elle est froide et vulgaire à souhait, elle qui e son temps à critiquer sa sœur dans le film (Gal Wonder Woman Gadot). Malheureusement, son personnage reste à l'état d'archétype. Comme tous les personnages féminins du film, de frêles esquisses qui brillent par leur absence (contrairement à des films comme Heat ou The Town justement), et plus globalement, comme la plupart des personnages du film, qui restent malheureusement unidimensionnels. Ils ne sont là que pour servir un scénario bien troussé mais qui ne leur laisse pas le temps de s'épanouir à l'écran, de prendre vie.
Seul Casey Affleck s'en sort, mais peut-être surtout parce qu'il est aussi le seul personnage appréciable du film. Dès la première scène, les autres personnages s'avèrent antipathiques, ce qui est fort dommage pour un film chorale.
Au final, le film offre ce pour quoi on est venu le voir : de l'action, un peu de tension, et donc une dose agréable de testostérone. Mais il ne va pas tout à fait jusqu'à offrir ce qu'il laisse entrevoir de ses ambitions en cours de visionnage. On sent qu'il veut aller plus loin, marquer, émouvoir... et qu'il n'y arrive pas totalement, ce qui peut s'avérer en définitive légèrement frustrant.