Le rédacteur en chef d'un journal de droite exploite à des fins électorales un crime dont il désigne le coupable: un jeune gauchiste aux cheveux longs.
Le film de Marco Bellocchio, crédibilisé par la présence de l'acteur et militant Gian Maria Volonte dans le rôle du patron de presse cynique- s'inscrit dans la tradition politique du cinéma italien de l'époque. Il stigmatise dans un style direct et sans manière -c'est-à-dire jusqu'à manquer d'élégance- la collusion entre le pouvoir, la haute finance et un journal d'opinion puissant et partisan dont le rédacteur en chef et capable (coupable aussi) de manipulation et de mensonge pour discréditer le camp adverse.
Partisan, Bellocchio l'est aussi, mais peut-être moins pour des raisons politiques que morales, jugeant inégal le combat entre les activistes de gauche et l'Etat policier. On jugera cependant, malgré l'estime qu'on peut porter à ce cinéma engagé, l'intrigue et la dialectique trop simples, trop explicites. Est-ce parce que le spectateur est mieux informé, a plus de maturité en la matière, que le film parait si évident et commun? A moins que ce ne soit la mise en scène qui n'est simplement pas à la hauteur du sujet.