Le retour du chacal naufragé
Même si comparaison n'est pas raison, il serait stupide de ne pas rapprocher le cinéma de Guillaume Brac d'une certaine tradition du cinéma français, allant pour faire court de Rohmer à Rozier. On pourrait d'ailleurs croire quand s'ouvre ce "Monde sans femmes" qu'une cinquième saison a été créée pour que notre cher Éric puisse, de son petit coin de paradis, "conter" une ultime fois.
C'est l'été, et Sylvain, ce chacal naufragé *, fait la rencontre de Patricia et Juliette... C'est l'été, avec ce que celui-ci offre d'innocence, de mains qui s'effleurent, de cœurs qui cherchent à s'apprivoiser sans peur du lendemain. Mais derrière cette légèreté apparente se cachent les fêlures, la misère affective. C'est à travers ce si "beau" Sylvain, interprété par le remarquable Vincent Macaigne, que Guillaume Brac brosse le portrait d'êtres remplis de larmes. Un beau et cruel portrait de notre société.
* cf "Le Naufragé" ( http://senscritique.voiranime.info/film/Le_naufrage/critique/12385177 ), court-métrage de Guillaume Brac, sorte de prologue au "Monde sans femmes"