Blindé de récompenses, Un monde sans femmes est un moyen-métrage faisant suite au court Le naufragé, déjà réalisé par Guillaume Brac. Il met en scène le comédien Vincent Macaigne, qu'il retrouvera deux ans plus tard dans son premier long-métrage, Tonnerre.
Au premier abord, Un monde sans femmes ne paie pas de mine. L'histoire est simple, la mise en scène sans chichi et le récit s'écoule paisiblement jusqu'au générique de fin. Pourtant, le film s'accroche à notre mémoire bien après la projection. On se prend à reer l'ensemble dans notre tête. A repenser aux amours contrariées de ce vieux garçon timide et un peu benêt. A la relation complexe qui unie une mère et sa fille.
Il émane du moyen-métrage de Guillaume Brac une certaine force tranquille. Un naturalisme évident sans vraiment chercher à l'être. Une justesse, une honnêteté dans la démarche, dans les situations, dans l'écriture de personnages attachants et vivants. Dans l'interprétation aussi, pleine de naturel. Tous sont justes, même si Vincent Macaigne les domine tous par l'intensité de son jeu, gros nounours émouvant en manque d'amour.
C'est justement cette sécheresse émotionnelle, ce désert affectif qu'illustre le mieux Un monde sans femmes, étude pertinente sur notre rapport à l'autre, sur notre incapacité à dire les choses, qu'il s'agisse de célibataires peinant à trouver l'âme soeur ou d'une jeune fille mâture essuyant les pots cassées de sa mère volage.
D'une tristesse infinie, Un monde sans femmes n'est pourtant jamais plombant, se montrant au contraire aérien et souvent drôle, la mise en scène simple mais adéquate de Guillaume Brac magnifiant la beauté des paysages du nord de la . Evitant toute lourdeur ou longueurs, Un monde sans femmes laisse le soin au spectateur de se faire sa propre conclusion, et nous permet de découvrir un auteur plus que prometteur, ce que viendra confirmer à demi Tonnerre.