McReedy (Spencer Tracy) est à la recherche d'un terrible secret que veulent lui cacher les habitants de Black Rock. Dans ce village perdu au milieu du désert, l'étranger n'est pas le bienvenu et les règles de l'hospitalité a été remplacées par celles de la brutalité.
Nous sommes en 1945 et l'Amérique est vue comme le pays des défenseurs du monde libre. Toute l'Amérique ? Non, car il reste Black Rock où règne la loi mafieuse, c'est à dire la loi du silence, de la menace et de la malveillance. La communauté, sous l'autorité du mâle alpha (Robert Ryan) et des ses hommes de main sans scrupules (dont Lee Marvin et Ernest Borgnine) collabore activement à cette loi tacite, comme le gérant de l'hôtel (John Ericson) ou sa sœur (Anne Francis). Les lignes téléphoniques sont coupées et la voiture avec laquelle McReedy comptait repartir est sabotée. Le piège se resserre sur ce colonel à la retraite parti simplement à la recherche de son ami japonais victime d'un lynchage. Le film dénonce le sort fait aux Japonais pendant la guerre mais la démonstration est valable pour tout individu issu d'une minorité face à une collectivité impatiente de vengeance…
Amputé d'un bras, désarmé, n'ayant pour toute aide que celles du vieux médecin (Walter Brennan) et du shérif alcoolo (Dean Jagger) McReedy est l'un des héros les plus faibles jamais vu à l'ouest du Pécos. Il ne pourra compter finalement que sur lui-même et ses manchettes de karaté pour se débarrasser de la racaille et provoquer un sursaut moral à Black Rock.
Court, bien construit et sans fioritures, produit par Dore Schary qui tenta de s'opposer aux listes noires du maccarthysme, Bad Day at Black Rock valut à John Sturges l'Oscar du meilleur réalisateur et à Spencer Tracy la Palme du meilleur acteur.