Nando Moriconi, personnage américanophile découvert dans "les Gaîtés de la correctionnelle" (que je vous conseille) dispose ici d'un long-métrage autour de son amour immodéré, ridicule et dérisoire pour les Etats-Unis.
Que dire ?
C'est un Steno sans Monicelli mais avec Fulci, Scola (tout jeune) et Alberto Sordi au scénario.
A l'instar de b de Steno de l'époque, on est dans un faux-film à sketches liés par des flash-backs et autres éléments de récit, pas forcément tjs finement. Du Steno, quoi.
Le sujet sur le fantasme US qui se dvt à l'époque, un peu partout, au détriment de la culture locale reste terriblement d'actualité. Même si les cow-boys semblent aussi lointains et désuets que Kansas City, le soft power est plus que jamais là. La scène de la bouffe vaut son pesant d'or.
Alberto Sordi, peaufine son personnage de Romain, hâbleur, râleur, sordiesque avec lequel il nous enchantera des décennies. Le film tient clairement sur ses épaules, il râle, bondit, crie, pleure, rie, chante, danse avec tout son talent.
Les truculents seconds rôles, habitués des œuvres de Steno, font comme à l'accoutumé le taf et bonifient l'abatage du protagoniste principal. Rien à dire.
A noter, la présence fugace de Ursula Andress, dont c'est le premier film, aux cheveux courts, encore très loin de Docteur No et de Bébel.
A voir, vite fait, avant de se plonger dans l'extraordinaire patrimoine du ciné italien de l'époque qui se doit d'être découvert chronologiquement afin de bien en saisir les nuances et sa fine observation de la société qui l'a créé.
Après Steno, les grands débarquent (Risi, Monicelli...).