Pulp romance

Comme le répète inlassablement Alabama à Clarence durant la scène finale : "You're so cool". "True romance", c'est justement ça : la définition absolue de la coolitude, lorsque sort le film de Tony Scott au début des années 90.
Le cadet de la fratrie Scott produit alors le chef d'œuvre définitif de sa filmographie, plus jamais il n'approchera ce niveau de mise en scène, parvenant à mettre tout le monde d'accord avec cette romance infernale.


Il faut dire qu'un certain Quentin Tarantino, encore quasi inconnu, lui a signé un script en béton armé, contenant tous les ingrédients qui feront son propre succès mondial durant la décennie suivante : histoires de gangsters bien barrés, multiples références à la pop culture, ultra-violence stylisée, dialogues hyper bavards riches en digressions décalées...
On sent bien en revoyant "True romance" que tout "Pulp fiction" est déjà en germe au sein du scénario de QT...


Autre très gros atout du film, son casting pléthorique, qui rassemble, autour des très jeunes Christian Slater et Patricia Arquette, de comédiens confirmés du niveau de Dennis Hopper, Christopher Walken (pour un face à face cultissime), James Gandolfini, Gary Oldman, Samuel Jackson, Val Kilmer, Brad Pitt et j'en e... La coolitude absolue on vous dit!


D'autant que "True romance", comme son nom l'indique, vient titiller le côté fleur bleue de chacun avec cette love story improbable et touchante - du moins pendant un certain temps.
Personnellement je considère que toute la première partie à Detroit est la plus réussie, dès cette séquence d'ouverture incroyable où Christian Slater baratine une meuf en lui parlant d'Elvis (et qui n'est pas sans rappeler celle de "Reservoir dogs", où les truands causent de Madonna).
Tony Scott embraye ensuite sur la voix-off d'Alabama, puis sur la rencontre devant un film de kung-fu, avant l'aveu au beau milieu des toits enneigés, le massacre du peep show...
Le tout sur un score bien nineties du père Hans Zimmer.


Ensuite, lorsque le récit se déplace à Los Angeles, le côté décérébré prend progressivement le dessus, au point qu'on lâche un peu le truc à force de second degré et de scènes improbables. On réalise qu'on est face à un super divertissement, mais que "True romance" ne sera jamais plus que ça non plus, la faute à une absence totale de fond.
Bien sûr, c'est aussi ce qui fait l'identité et la force du film, mais certains éléments semblent un brin exagérés, à l'image de la stupidité sans nom de Michael Rapoport, ou de l'hilarité permanente du tandem de flics composés de Tom Sizemore et Chris Penn.


Cela dit, le film offre encore de très bons moments durant sa deuxième heure, à l'image du face à face éprouvant entre James Gandolfini et Patricia Arquette, et que dire de la fusillade finale en guise de climax, sous une pluie de coke, de sang et de plumes...

8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Hall of fame_Sondages (films)

Créée

le 5 janv. 2016

Critique lue 559 fois

6 j'aime

Val_Cancun

Écrit par

Critique lue 559 fois

6

D'autres avis sur True Romance

True Romance
10

You're so cool.

Ca me fait chier de le dire mais je suis un incurable romantique. Je ne peux m'empêcher de croire en l'amour véritable, en ce lien incassable entre deux êtres malgré les embûches du quotidien. J'aime...

Par

le 19 janv. 2013

126 j'aime

9

Le Gland des Siciliens

Clarence travaille dans un magasin de comic books. Lors d'une séance ciné, ce fan d'Elvis et de Sonny Chiba rencontre Alabama. Après du sexe le soir-même et du mariage dès le lendemain, nous...

Par

le 2 nov. 2014

78 j'aime

12

Les prouesses de l’aube

Véritable pierre angulaire des archives tarantinesques, ce film est sa déclaration : d’amour, pour le cinéma, d’intentions, pour sa carrière à venir. Tout est en germe, et les promesses d’une...

le 17 mars 2014

74 j'aime

1

Du même critique

L'impossible Monsieur Baby

Cette fois, plus de doute, le cinéma d'Edgar Wright, quelles que soient ses qualités objectives, n'est définitivement pas pour moi. D'ailleurs je le pressentais déjà fortement (seul "Hot Fuzz"...

le 20 juil. 2017

60 j'aime

15

Compartiment tueurs

C'est le genre de film qui me file un méchant coup de vieux : c'est bruyant, bavard, ça se veut drôle et décalé mais perso ça m'a laissé complètement froid, tant les personnages apparaissent...

le 4 août 2022

50 j'aime

18

Le nouveau détective

Le magazine haut de gamme des faits divers français, qui contrairement aux (nombreux) ersatz sur la TNT, propose toujours des enquêtes sérieuses, très documentées, sachant intriguer sans tomber dans...

le 2 avr. 2015

50 j'aime

11