Ce fut en son temps un film expérimental et totalement innovant, car 20 ans avant la 3D et le tout-numérique, et surtout en 1982, à une époque où le jeu vidéo en était à ses balbutiements, le réalisateur imaginait un scénario où l'humain devenait prisonnier d'un jeu vidéo. Premier film à explorer la réalité virtuelle, il est surtout le premier à savoir la mettre en images, en sachant intégrer l'ordinateur dans la réalisation grâce à 20 millions de dollars nécessaires au budget pour créer des effets spéciaux saisissants et nouveaux. L'animation des scènes en images de synthèse, la composition des décors étonnants et fantastiques ont surpris par leur technologie fascinante, c'était du jamais vu, l'objectif qui était d'offrir au public un spectacle inédit, était atteint.
Produit par Disney qui a l'époque, souhaitait élargir son public aux adultes, c'est un film dans lequel il faut se laisser aller aux surprises du spectacle, en découvrant de nouveaux repères et de nouveaux codes. Pour le public d'aujourd'hui, tout ceci paraitra évidemment bien déé, mais comme on dit souvent, il faut se replacer dans le contexte, même si ça semble difficile.
Le scénario en tout cas, reste fidèle à un certain manichéisme, il y a toujours des bons et des méchants, et aussi certaines idées humanistes qui sont la marque de Disney. Mais il suffit d'imaginer ce que serait notre monde si des catastrophes se produisaient à propos de la communication entre humains et programmes informatiques, l'homme qui maîtrise la machine et tout ça, est-ce que ce discours est encore d'actualité ?
En attendant, ce film est vertigineux dans sa conception et son délire visuel, il ne laisse que peu de place aux acteurs comme Jeff Bridges et David Warner face à la technologie, mais il constituera une sorte de curiosité pour les plus jeunes, et la version de 2010 qui est en fait une suite, reprend le même scénario en beaucoup moins bien, sans avoir compris que le sujet a beaucoup évolué en 28 ans.