On croyait le péplum enterré et désuet, voici l'éblouissante preuve du contraire avec un Ridley Scott inspiré qui renouvelle un genre ayant eu de beaux jours à Hollywood dans le é. Il utilise les effets numériques pour remplir le Colisée et recréer le grandiose des décors d'antan, soigne le côté artistique, choisit un casting haut de gamme, porté par un Russell Crowe extraordinaire, et offre son dernier rôle au regretté Oliver Reed, même s'il impose une relecture historique plutôt contestable sur le règne de Marc Aurèle et sur son successeur Commode, dont le récit fut traité de manière plus académique dans la Chute de l'empire romain. Le ton n'est plus celui du péplum des familles mais celui plus actuel, plus moderne d'un exercice de pouvoir autocratique ; les scènes sont découpées d'une façon beaucoup plus réaliste, avec une caméra percutante et un montage frénétique... tous ces éléments mis au service d'un récit néanmoins solide, qui s'appuie sur une vengeance, épaulé par une BO magistrale de Hans Zimmer et par des séquences dans l'arène impressionnantes et ultraviolentes, donnent au film une teneur vigoureuse et ionnante, avec à l'arrivée un gigantesque carton au box-office. Un grand film épique, au visuel époustouflant.