Production signée Duncan Tucker, Trans-America raconte l'histoire de Bree, née Stanley (Felicity Huffman), une femme transgenre qui va se faire opérer pour une vaginoplastie, dernière opération pour achever sa métamorphose. Cependant, elle rencontre soudain son fils caché, Toby (Kevin Zegers). Tout d'abord, elle lui ment sur son identité mais sur la route de Los Angeles à New York, elle sera confrontée à son é.
Cette comédie très plaisante à dimension sociale livre une double leçon, liée à deux sujets tabous: le travestissement, autant que l'homosexualité, et la découverte d'un membre caché de sa famille.
Bree, personnage humain et déterminé, cherche la clé d'une identité à son aise à travers une maternité inattendue. En effet, sur le chemin de son opération, elle (tel est son désir, tout du moins) nous narre son riche parcours, en quête d'un éventuel juste milieu entre son identité secrète et la charge de son fils.
À travers des scènes de dialogue drôles et cruelles, Bree et son fils se dévoilent et font table-rase de tout préjugé sur leur identité véritable. Comment aider Toby, tout en essayant de lui faire comprendre qu'elle n'est pas celle qu'il croit? D'autant lorsqu'on a un fort tempérament comme son fils, refusant toute association et conviction auprès de l'individu prétendant être sa mère ? Au final, une relation et deux quêtes du moi allant dans le même sens.
Assumer son présent, son é autant que son devenir, et assumer l'audace d'aboutir à ses désirs, tels sont les ressorts didactiques de Transamerica, dont la force se signale par le refus de tout manichéisme. Un road movie grave, moderne et nécessaire, dont on ressort le sourire aux lèvres.