Trois réalisateurs différents pour les trois sketches du film Tokyo : Gondry d'abord, dans Interior Design nous montre un jeune couple qui peine à trouver ses repères dans cette mégapole peu hospitalière.
La jeune femme, indécise, contrairement à son compagnon futur réalisateur, a le sentiment diffus de perdre le contrôle de sa vie : illustration quelque peu surréaliste que nous en livre Gondry et plutôt réussie.
Autre vision de la ville avec Merde de Leos Carax et sa créature venue des égouts, prête à tout détruire. Créée par l'homme qui la rejette, elle tente de s'affranchir de son créateur : Denis Lavant étonnant dans cette composition d'être hybride dont l'innocence n'a d'égale que le dégoût qu'il inspire.
Enfin c'est la vision poétique mais inquiétante d'une ville désertée que nous propose Bong, avec des hommes repliés sur eux-mêmes et s'excluant du monde par peur de l'autre.
Une grande cohérence donc, dans ces trois visions de Tokyo, un cinéma original et intrigant à la mesure de ses auteurs.