Michel Gondry, Leos Carax et le coréen Bong Joon-ho nous plongent, à travers trois courts-métrages singuliers, dans un labyrinthe tokyoïte empli de mélancolie et d'angoisses, dans une fantaisie en trois mouvements loin de l'apologie béate de la mégapole nippone.
Gondry dépeint avec "Interior Design" l'arrivée d'un jeune couple dans la capitale japonaise. Si l'homme s'y accommode rapidement, Tokyo y est décrit tel un kakren urbain avalant la pauvre citadine. Perdue, esseulée, elle se métamorphose progressivement en mobilier inanimé. Surréaliste et poétique, le film ne dépareille avec les canons du réalisateur, qui fait ici le travail, rien de plus.
Prodigieusement nébuleux, le segment de Carax nommé "Merde" n'étaient pas loin, en revanche, de provoquer chez moi un véritable tsunami gastrique. Un OVNI autant what-the-fuckesque pousse volontairement au malaise mais rien à faire, ça ne e pas, ce qui fait très fortement baisser la note.
Le visuellement sublime "Shaking Tokyo", quant à lui, ne m'a par contre pas déçu. La solitude de l'hikikomori, l'humanité de l'androïde, la lumière magnifique et cotonneuse: le réalisateur de The Host nous offre un conte d'un rare onirisme.
Partant d'une intention intéressante et s'il mérite quoi qu'il en soit un visionnage, ce triptyque visuel demeure néanmoins un peu trop inégal sur le plan artistique.