Il y a dans Tiger Eyes une belle pudeur, un souffle sincère. L’histoire de Davey, adolescente brisée par la perte, aurait pu bouleverser. Mais le film, comme son héroïne, reste trop souvent en retrait.
Willa Holland est juste, son regard fragile nous accroche. Mais autour d’elle, les figures s’effacent. Les silences, nombreux, disent parfois l’indicible… mais s’étirent trop, jusqu’à éteindre l’émotion. La mise en scène, sans éclat ni audace, accompagne ce choix de retenue, au point de devenir transparente.
Le lien entre Davey et Wolf aurait pu être un point d’ancrage fort. Il reste une esquisse. Le Nouveau-Mexique, pourtant si vaste, semble ici un décor muet.
On sent que le film veut bien faire. Il ne triche pas. Mais à force de douceur, il oublie de faire vibrer. Tiger Eyes touche parfois, mais ne percute jamais.
Un film honnête, discret… peut-être trop.