La nuit est chaude au Pays du matin frais.
Enfant, je voulais être Huggy Bear -ou en français, Huggy les bons tuyaux, là je parle à ceux qui connaissent David Starsky et Ken Hutchinson, pas à toi- avec ses falzars en cuir et ses manteaux de fourrures, des greluches où m'accrocher à toutes occasions.
Adulte, je rêve d'avoir un numéro de «Faites entrer l'accusé» à mon nom.
On vieillit et nos rêves aussi.
Heureusement, le cinéma est là pour t'offrir l'occasion de les vivre, tes rêves, au moins en partie. "La vie par procuration" comme disait le philosophe.
Et là, ils se réalisent!
J'ai les deux : un proxénète pas très net et un tueur en série tout pourri, loin du piédestal sur lequel on les installe un peu partout ailleurs.
Le genre de film qui te fait dire que la Corée du sud est le centre du monde niveau polar.
Joong-ho est un ex-flic devenu maquereau pour faire du pez. Ses gagneuses disparaissant les unes après les autres, il décide de mener l'enquête.
La motivation du héros interpelle. Aussi vil et lâche qu'est le bad guy de ce film, il ne se préoccupe de ses putes que parce qu'il perd de l'argent.
C'est féroce. Des flics incompétents, des politiques parasites qu'on asperge de merde, des âmes aussi sombres que cette nuit en enfer.
Le film n'est pas une chasse, le tueur est grillé dès le premier acte, c'est une photographie, un instantané sur une société violente qui vacille.
Et Séoul, la nuit, ces ruelles qui, toutes, semblent mener à des imes, c'est hypnotisant.
Au fait, histoire d'éviter de voir les mœurs (ou pire) débarquer dans mes appartements, j'ajoute ceci : je ne suis pas assez bronzé pour faire illusion en Antonio Fargas et, depuis que Hondelatte a changé de sexe, j'ai plus envie de faire l'émission. Misogyne que je suis !
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