The Brutalist débute de la plus belle des manières, par une scène chaotique, digne des plus grands films de cinéma. Avec un László Tóth (Adrien Brody), silhouette égarée dans le flux des exilés, où flotte l’oubli du é. Peut-être encore un wagon qui le ramène à ce sombre voyage vers ces ruines aux chambres funestes. Un monde d’horreur et de guerre, qu’il veut fuir, lorsqu’il ne rêve plus que de liberté et d’Amérique. Ce phare si lointain, quand apparaît soudainement sous ses yeux une Statue de la Liberté inversée.
Une vie nouvelle, comme un espoir qu’il voudrait toucher du doigt, plein de décors époustouflants. Une réalisation excellente de Brady Corbet, avec une cinématographie fantastique. Un Adrien Brody, et une Felicity Jones remarquables d’émotion, ainsi qu’un Guy Pearce, sorti tout droit d’un film des années 30.
Pourtant, à mesure que le film avance, tout s’effondre, avec des épisodes qui ne s’imbriquent plus, un récit mal défini. Le personnage d’Adrien Brody devient de plus en plus inable, toxicomane, égocentrique. L’impression d’observer une peinture sèche, qui cherche à être une exploration profonde de son personnage, mais qui ne devient qu’une pauvre victime qu’on exploite, qui finit par subir une agression sexuelle.
Le sentiment, par l’auteur, de fabriquer délibérément des traumatismes et des obstacles pour mieux rejeter cet homme, coupable de n’être qu’un étranger, sale, avec tant de talent.
Être revenu de l’enfer, sans jamais vraiment en être sorti. L’artiste et son architecture, avec des lueurs d’espoir, et des souvenirs de l’Holocauste, qu’il veut exprimer par son dégoût de ce pays, des autres, qu’on cherche à exploiter, irer, humilier, jamais libre, sans jamais vraiment y parvenir.
Un film bien trop long, pour une occasion manquée.